Circoxidado

Publié le par Antoine




Dans le cirque des désespoirs, derrière le rideau, au tacatac des chevaux, la rumeur se mélangeait au sable et à la sciure.

Le chapiteau zébré de truites cuites au bleu et de pains perdus dorés était, dehors, un photophore dans la nuit des parkings.

Les corps esquichés des gosses et de leurs parents faisaient monter la température jusqu’à faire crépiter les grains de pop-corn.

Le brouhaha des spectateurs couvrait volontairement le son d’un piano que l’on ne voyait pas. Et pour cause, on ne cherchait pas à le voir.

Le clown-pianiste flottait sur ce tapage et se liquéfiait sous son épais accoutrement à la chaleur des corps impatients.

Rien ne l’arrêtera, pas même la crédulité des spectateurs que le noir force à taire, et des projecteurs donnant une direction à leur tête.
La nuque sur le trapèze, le parterre réalise que la musique peut aussi ne pas provenir d’un jeu d’enceintes.

Que le spectacle commence !


En pensant à Brian Mongard de la compagnie catalane Circoxidado
La Tour d'Aigues, novembre 2009

Publié dans Mes textes

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